« La profession pastorale suscite des vocations mystiques. »

 On doit cette idée au sociologue allemand Max Weber.

Des vocations mystiques? Pas sûr. Par contre, pour l’avoir exercé pendant près de six années, j’atteste qu’elle apporte, l’expérience se faisant, un sentiment contradictoire et grandissant qui veut qu’en même temps qu’on possède une grande maîtrise, tout nous échappe. Pour réaliser la synthèse de ces deux réalités qui coéxistent, il n’est d’autre voie que celle du lâché-prise. Il faut lâcher. Prendre de la liberté, savoir que ne rien faire ou en faire le moins possible est souvent la meilleure solution. En cela, la pratique pastorale est fort proche de celle de l’aïkido.
Sur cette photo, le troupeau de mon regreté ami, Alphonse Lopez, mélangé à celui d’André Colon.
Alphonse à qui je rends hommage et que je remercie de m’avoir enseigné son art : le métier de berger.
Alphonse à qui je restitue cette parole sage, de sa voix rauque de républicain espagnol teinte d’un fort accent provençal :

« Oh, ça t’emmerde si elles manges !? »